Alter Ego #26 - 2e Trim 2017 - Dossier : Addictions

Aujourd’hui, la prévention des risques et la réduction des dommages doivent être une préoccupation autant des équipes de soin que des spécialistes de la prévention ou de la promotion de la santé. Toutefois, force est de constater qu’elles demeurent dans l’esprit de nombre de soignants comme une option « bas seuil ». Bien sûr l’abstinence de toute substance psychoactive préserve la santé, mais nous sommes bien obligés d’admettre que dans certains cas le « dogme de l’abstinence » est devenu contre-productif étant donné qu’il ne s’adresse qu’à un faible nombre d’usagers (souvent les sujets les plus en difficulté et pour qui l’abstinence est la plus difficile à maintenir).

La réduction des dommages est en réalité un véritable acte thérapeutique qui entre dans le cadre d’une médecine personnalisée, centrée sur les désirs et les capacités du patient. Elle permet à chaque patient avec le regard bienveillant d’un soignant de se positionner sur le plan motivationnel sans crainte de jugement, de repenser ses pratiques et modalités de consommation, de s’interroger sur les bienfaits de la substance, pour pouvoir mieux admettre les risques consentis et les dommages identifiés.
L’addiction ne concerne pas que la dépendance à une substance, elle concerne aussi l’usage nocif dont on sait qu’il est réversible vers une consommation dite contrôlée, pourvoyeur d’une amélioration franche de la santé (même chez des sujets avec des comorbidités somatiques ou psychiatriques établies)… pourvu qu’on aborde au moins une fois la question avec le sujet dès que l’occasion se présente.

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