Solidarité COVID-19 : deux soignants du CPAA de retour d’un appel à renfort infirmier en Martinique

Thomas Clary, cadre de santé au CPAA, est parti dans le cadre de la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique (CUMP 59) tandis que David Allard, infirmier au CPAA, a répondu à l’appel en renfort soignants de l’ARS relayé par la DRH de l’EPSM de l’agglomération lilloise. Deux soignants partis dans des contextes et pour des missions différentes mais avec un seul objectif : venir en aide aux soignants martiniquais.

Thomas CLARY, cadre de santé au CPAA
Renfort pour la prise en charge psychologique des professionnels

Thomas Clary, cadre de santé au CPAA, est parti en Martinique du 07 au 15 septembre 2021 dans le cadre de la Cellule d’Urgence Médico-Psychologique (CUMP).

Préalablement formé à la prise en charge de personnes victimes d’un événement psycho-traumatisant par la CUMP, il n’a pas hésité à répondre présent quand cette dernière a sollicité une prise en charge psychologique des professionnels de santé martiniquais.

La spécialité de la CUMP est en effet la prise en charge traumatique. Thomas Clary est d’ailleurs déjà parti dans ce cadre à Saint-Martin en 2017, pour accompagner les habitants et les soignants après le passage de l’ouragan Irma (lire l'article - AlterEgo n°27). 

Thomas Clary a décollé pour Fort-de-France accompagné de quatre autres soignants du Nord - Pas-de-Calais (trois psychologues et un psychiatre) qu’il connaissait déjà et cinq autres soignants de l’Est de la France.

Les dix soignants métropolitains ont pris le relai de l’équipe précédente (restée également une semaine sur place) au centre de consultations du Centre Hospitalier du chef-lieu martiniquais.

Les professionnels locaux souffraient notamment d’épuisement professionnel, tant physique que psychologique. Ils avaient besoin de verbaliser après des mois d’urgence sanitaire passés en unité COVID. En Martinique, nombre des 380 000 habitants se connaissent du fait de l’insularité ; il est arrivé aux soignants de se retrouver face à des malades de leur entourage et le traumatisme psychologique était réel.

Thomas Clary est heureux d’avoir participé à cette mission qui, bien que fatigante, fut riche et enrichissante. Elle a entre autres permis de confronter ses pratiques professionnelles.

Il s’est senti utile et repart admiratif de la grande et indéniable capacité de résilience des professionnels sur place.

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David ALLART, infirmier au CPAA
Renfort en soins généraux en unité COVID

David Allard, infirmier au CPAA, a quant à lui répondu à l’appel en renfort soignants de l’ARS relayé mi-août par la DRH de l’établissement.

Durant 2 semaines (du 17 août au 04 septembre 2021), il a quitté sa caquette d’infirmier psychiatrique pour devenir infirmier en unité COVID dans un hôpital martiniquais de 450 lits. Il y avait trois IDE pour vingt-neuf patients. Il a été doublé les deux premiers jours par une infirmière du service, avant de se lancer en autonomie. Un vrai challenge ! Chaque matin, il commençait par faire le tour des patients, un tour de 7h à 9h dû à l’absence d’informatisation et donc la nécessité de recourir à des dossiers papier. 

Après cinq ans de psychiatrie, David Allard a dû rapidement réapprendre les soins généraux et sortir de ses pratiques de soins habituelles en pratiquant notamment des soins somatiques, la première semaine en unité COVID classique et la seconde semaine, dans une unité "Oxygénothérapie à Haut Débit" (OHD). Dans cette unité de de pré-réanimation, les soignants évitent l’intubation grâce à l’oxygénothérapie. Grâce à l’OHD, l’organisme du patient n’a pas à faire d’efforts pour respirer ; il peut se concentrer sur la guérison. Le taux de survie y est de 50%, alors qu’il n’est que de 20% en réanimation. David Allard a découvert l’OHD sur place. Il a bénéficié d’une formation express de deux heures par un pneumologue avant de prendre son service.  

Tout comme Thomas Clary, David Allard est content d’avoir pu aider les soignants martiniquais (qui étaient fatigués physiquement et psychologiquement) et d’avoir vécu une expérience hors-norme. L’Etat a parfaitement pris en charge le déplacement et l’hébergement, les soignants volontaires ayant été hébergés dans des hôtels réquisitionnés pour l’occasion.

Il est revenu grandi de l’expérience, riche d’avoir découvert une nouvelle façon de travailler, et prêt à repartir !

 

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