Radicalités et radicalisations : recherches, politiques publiques et pratiques de terrain

Le vendredi 07 décembre dernier, l’Association Française de Criminologie a organisé une réunion de travail sur le thème « Radicalités et radicalisations », au CMP rue du Barbier Maes à Lille. Placée sous la présidence des docteurs Sophie Baron-Laforet, présidente de l’AFC, et Améziane Aït Menguellet, administrateur de l’AFC et chef du pôle du 59G22, l’après-midi a été ponctuée de présentations, réflexions et débats. La réunion a commencé par l’intervention du professeur Samuël Leistedt, de l’ULB-UMons Belgique, sur les thèmes « terrorisme et radicalisation ». Puis s’en est suivie l’intervention de Laurent Bonelli, maître de conférence à l’Université de Paris-Nanterre, concernant le livre « La Fabrique de la radicalité, une sociologie des jeunes djihadistes français » (aux éditions Seuil), dont il est co-auteur avec Fabien Carrié. L’après-midi s’est terminée avec les prises de parole du professeur Sid Abdellaoui, psychologie sociale et du travail à l’Université de Lorraine, et de Bruno Domingo, consultant et chercheur en science politique à l’Université de Toulouse et Administrateur de l’AFC, sur la radicalisation et plus précisément sur les savoirs scientifiques : « quid de leur exploitation pour une prévention et prise en charge efficiente ? ».

 

L’exposé du livre « La Fabrique de la radicalité, une sociologie des jeunes djihadistes français » par Laurent Bonelli, a été à rebours des clichés. L’ouvrage s’est, en effet, attaché à travers les profils de 133 mineurs anonymes (96 garçons et 37 filles, dont 68 poursuivis dans des affaires de terrorisme, actes pour certains et apologie pour d’autres) à comprendre les logiques sociales qui les ont amenés au Tribunal de Grande Instance de Paris. Les auteurs ont pu étudier ces profils à travers un matériel judiciaire conséquent, issus de 57 entretiens menés par des professionnels pendant 18 mois. Un travail qui révèle des types de radicalités différents, du rejet de la famille ou de l’institution à l’adhésion à une nouvelle utopie religieuse ou politique. Et contrairement aux idées reçues, certains jeunes sont issus de familles cadrantes et stables, sans passé judiciaire. Il en ressort donc une forte hétérogénéité des profils (sexe, situation familiale, éducation, cursus scolaire, relation avec les institutions, fréquentations…), ainsi que des logiques sociales différentes qui mènent aux mêmes endroits (départ pour la Syrie, projet d’attentat, apologie du terrorisme, conflictualité…), en quelques semaines…

 

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Plus d’informations sur l’ouvrage, « La fabrique de la radicalité » (Laurent Bonelli et Fabien Carrié), en cliquant sur le lien ici.