Addiction : les situations à risques

Bien qu'il n'existe pas de "parcours-type" qui mène à l'addiction, il y a toutefois des situations à risques fréquemment rencontrées par nos professionnels de santé. Tour d'horizon.   

Au départ, la recherche du plaisir…

  • En soirée, avec des amis, un étudiant consomme une substance psychoactive. Il s’habitue au plaisir qu’elle procure, puis rencontre des difficultés à éprouver du plaisir sans le produit. Pour faire face à un moment de difficulté ou de mal-être, il reconsomme…
  • Dans le cadre familial et amical, un jeune adulte prend l’habitude de prendre un verre pour passer un bon moment et se désinhiber. C’est au départ agréable, puis il ne peut plus se passer de l’alcool pour s’amuser.


Pour moins souffrir et apaiser ses angoisses

Dans d’autres cas, l’addiction peut être liée à des événements de vie douloureux (deuil, rupture, perte d’emploi …) voire de réels traumatismes (abus sexuels, violence, …).

Qu’il en ait conscience ou non, la prise de produit lui permet de se dissocier de lui-même et ainsi d’essayer d’atténuer les souffrances mémorielles et les angoisses liées à son traumatisme.

  • Un homme boit de plus en plus après le travail, et cela amène des problèmes dans son couple. Stressé par les disputes, il augmente encore sa consommation, se sépare, boit encore davantage, perd son emploi et tombe dans l’engrenage de l’addiction.
  • Un étudiant a rencontré des problèmes familiaux et/ou subi des violences et traumatismes durant son enfance ou son adolescence. En tant que jeune adulte, il consomme des substances pour apaiser les souffrances qu’il ressent et qui ne sont pas traitées ; cela impacte son humeur, sa motivation, ses études, ses relations, sa vie de couple… Face à ses difficultés, il consomme de plus en plus…

La prise en charge psychologique est essentielle pour comprendre les schémas qui poussent à la consommation ainsi que la façon de les déjouer.

Dans 70 % des cas, on constate une intrication de troubles addictifs et psychiatriques, cette intrication appelée pathologie duelle entraine un pronostic plus défavorable pour les deux maladies.

Un diagnostic non fait, tardif ou une absence de prise en charge psychologique ou psychiatrique peut mener les usagers à consommer pour atténuer leurs souffrances. La prise de produit est souvent considérée par les usagers comme une tentative de solution à leurs problèmes traumatiques, émotionnels, sociaux, physiques, psychologiques ou psychiatriques.

  • Une personne bipolaire rencontre des difficultés à gérer sa vie. Elle consulte mais n’est pas diagnostiquée bipolaire. Elle n’a pas conscience de sa pathologie, et consomme des substances pour essayer de gérer ses émotions et contrôler son état, elle tente de se « soigner » elle-même. La substance devient nécessaire, elle ne peut plus s’en passer.