Yohan Vanneste et Marjolaine Labelle : des z'entonnoirs à radio Boomerang - AE #06

Yohan Vanneste et Marjolaine Labelle: des Z’entonnoirs à radio Boomerang

Les Z’entonnoirs, atelier de radio animé par des personnes présentant des troubles psychiques et des infirmiers au sein de l’établissement, existent depuis 2005. Yohan, animateur dans l’émission des Z’entonnoirs, vient d’être embauché au sein de la radio Boomerang. Un rêve réalisé grâce au centre d’accueil thérapeutique à temps partiel.

Yohan : J’ai débuté avec les z’entonnoirs au niveau radiophonique mais ce qui est bizarre c’est qu’avant de tomber malade, j’ai fait tout un délire sur Radio Boomerang. Je suis tombé sur une soirée qui avait eu lieu au bar live, c’était la boomerang party 3 ou 4. En fait, j’avais dit aux gens que je travaillais à Radio Boomerang et j’ai débuté dans la radio en entendant une patiente des z’entonnoirs à Radio Boomerang. Ensuite, je suis allé aux z’entonnoirs et aujourd’hui, je suis satisfait d’avoir réussi à atteindre ce but de ma vie : avoir un contrat pro dans une structure pro !

Marjolaine : Quelle différence fais tu entre les z’entonnoirs et Radio Boomerang ?

Yohann : Radio Boomerang est une structure qui fonctionne 24h/24, 7jours/7 , les z’entonnoirs c’est une heure d’émission. A Radio Boomerang, j’y suis en tant que salarié donc, par exemple, j’ai un devoir de réserve, un devoir de représentation qui est différent de celui des z’entonnoirs. Avec les z’entonnoirs, je peux être moi-même, communiquer sur ma maladie, qui est plus personnelle. Avec Radio Boomerang, c’est plus professionnel. J’ai autre chose à montrer comme visage.

(…)

Marjolaine : Marjolaine Labelle, journaliste à Radio Boomerang depuis bientôt 6 ans et j’ai une expérience de 10 ans en radio associative.

Yohan : J’aimerais qu’on revienne sur l’émission les z’entonnoirs, parce que ce sont mes débuts, j’aimerais avoir ton point de vue sur comment tu imagines l’avenir de cette émission les z’entonnoirs sachant qu’ils ont réussi à caser un ancien des z’entonnoirs dans le monde du travail ?

Marjolaine : Personnellement quand je vais aux z’entonnoirs, c’est une bouffée d’air. Cela a été thérapeutique personnellement car j’ai un de mes frères qui est schizophrène. Quand on nous a annoncé qu’il était schizophrène, il n’y a pas beaucoup de suivi pour la famille donc il y a une certaine souffrance. On se demande pourquoi votre frère est malade et pas vous ? Est-ce que c’est génétique ? Est-ce que ça va vous arriver aussi ? Et puis, j’aime votre manière d’interviewer les gens, de poser des questions toutes simples. Votre qualité est de vous intéresser aux autres et tout à l’heure quand tu me demandais les qualités d’un journaliste, c’est ça, c’est s’intéresser aux autres, être à l’écoute.

Yohan : As-tu un message à faire passer aux z’entonnoirs ou aux soignants de z’entonnoirs ??

Marjolaine : Oui, je leur dirai merci. Merci pour leurs sourires et leur convivialité. Je leur dirai de rester eux-mêmes. Et puis j’encouragerais les infirmiers à poursuivre le travail qu’ils font même si on sait que ça devient difficile pour eux d’exercer leur métier car ils subissent les réformes de l’hôpital public. Ils savent aussi pourquoi ils font les z’entonnoirs chaque lundi, ça leur apporte également quelque chose personnellement.

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