Dorothée Triboux, psychologue du service santé au travail

"Mon bureau est un lieu où chaque personne peut venir parler librement et en toute sécurité"

Dorothée Triboux

Forte d'un parcours d’une vingtaine d’année dans le domaine des ressources humaines et du recrutement, Dorothée Triboux s’est orientée vers le métier de psychologue du travail et a rejoint l’EPSM de l’agglomération lilloise en septembre 2019. Elle évoque aujourd'hui ses missions et l’évolution de son métier.

Quel a été votre parcours professionnel avant votre arrivée à l’EPSM ?

Ma carrière a débuté en 1998 dans les ressources humaines, en tant que chargée de recrutement dans une agence de travail temporaire. Suite à une opportunité, je me suis ensuite orientée vers le domaine social : d’abord comme référente RMI, puis comme chargée d’insertion socio-professionnelle. Durant cette période, j’ai été employée par diverses associations pour accompagner socialement et professionnellement des demandeurs d’emploi : mon rôle était de mettre en relation des projets de retour à l’emploi avec les besoins des entreprises du territoire. En 2009, j’ai décroché un diplôme de coach, afin de mieux accompagner les demandeurs d’emploi dans la levée de freins à l’embauche. Jusqu’en 2018, j’ai exercé dans une agence de travail temporaire d’insertion, au début en tant que chargée d’insertion, puis durant 6 ans en tant que responsable d’agence. En parallèle de ma carrière et de ces expériences professionnelles, je me suis inscrite au CNAM en 2012 pour suivre des cours du soir de psychologie du travail. Je menais alors de front, travail et cours. Grâce à ma formation, j’ai pu mettre en place de nombreux nouveaux projets dans mon quotidien professionnel : réunions de transversalité, atelier techniques de recherches d’emploi, audit en entreprise, accompagnement des compétences… A cette époque, j’ai également donné des cours à l’IUT Informatique de Villeneuve d’Ascq, dans le module PPP (Projet Personnel et Professionnel). En 2018, j’ai décroché mon titre de psychologue du travail et me suis formée à l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), une thérapie permettant de traiter divers traumas qui peuvent se retrouver dans l’environnement professionnel, je pense notamment aux violences subies dans le cadre du travail, qu’elles soient physiques ou psychologiques. A partir de janvier 2019, je me suis entièrement consacrée à la psychologie du travail et j’ai commencé à exercer une activité libérale. J’ai intégré l’EPSM en septembre 2019 sur le poste de psychologue en santé au travail à 80%, et je conserve mon activité libérale sur les 20% restants.

Quelles sont vos missions actuelles au sein de l’établissement ?

J’accueille tout d’abord tous les agents qui souhaitent parler et me rencontrer, de manière totalement confidentielle. De par mon parcours professionnel et mes formations, je suis également apte à proposer un accompagnement personnel aux agents qui souhaitent évoluer dans leurs missions et leurs projets professionnels, comme les ASQH par exemple. J’interviens également en équipe dans certaines situations de travail : par exemple, en faisant un débriefing de manière collective sur un évènement traumatique qui peut arriver dans un service. Ici je suis une oreille et une source de conseil, pour pouvoir intervenir auprès des agents et les soutenir dans les actions mises en place, en accord avec eux. Mon bureau est un lieu où chaque personne peut venir parler librement et en toute discrétion, dans diverses situations : gestion de conflits, épuisement professionnel, perte de sens, retour de congé maternité ou maladie… Et je peux me déplacer partout où l’on m’attend, comme c’est le cas sur le site de Bonnafé. En près de cinq mois, j’ai rencontré une trentaine d’agents et effectué une soixantaine d’entretiens.

En quoi un psychologue en santé au travail est aujourd’hui essentiel dans un établissement tel que l’EPSM ?

Mon poste possède une dimension transversale dans ses missions, puisque je mène des actions avec différents services de l’établissement. D’abord je collabore avec l’assistante de service social du personnel, Nadège Visticot, sur des situations personnelles nécessitant une prise en charge globale. Ensuite en coordination avec la Direction des Ressources Humaines, nous avons le projet de travailler sur le maintien à l’emploi et la mobilité en lien avec la formation continue. Je poursuis également le travail entrepris par Roxanne Py en lien avec le service Qualité, sur la thématique des Risques Psycho-Sociaux (RPS) inscrits dans le document unique de l’établissement. Ensuite je travaille avec la médecine du travail, qui peut m’orienter des agents dans des contextes de reprise d’activité ou de visites périodiques : près de la moitié des personnes rencontrées m’ont été adressées par la médecine du travail. Je participe également aux instances de l’établissement, telles que les CHSCT (centraux, lillois et roubaisiens). Enfin je consulte les FEI, et suite à certaines, je prends contact avec les agents ou services concernés, afin de leur proposer un rendez-vous d’échange autour de l’incident : l’idée étant de prévenir tout traumatisme impactant la santé et la sécurité au travail. Le métier de psychologue du travail est aujourd’hui un rouage important de la qualité de vie au travail dans l’hôpital. La majorité des professionnels de l’établissement réalisent des soins au quotidien : mon rôle est de prendre soin d’eux et de ceux qui participent chaque jour au bon fonctionnement de l’EPSM.

 T : 03 28 38 51 16

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