Bilan de l’activité en Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) en 2019

Cette année, l’activité en Education thérapeutique s’est encore déclinée auprès d’un public adulte. L’information sur les contenus des programmes et leur dispensation est diffusé dans l’établissement lors des réunions institutionnelles, par mail aux médecins et cadres responsables des différentes unités susceptibles d’orienter des patients.

Les bilans Educatifs Partagés (BEP) (23 pour les usagers vivant avec une psychose, 4 des troubles bipolaires et 13 des troubles dépressifs chroniques) ont été effectué pour le plupart dans les CMP dans lesquels sont suivis habituellement les usagers. Pour 8 d’entre eux, cela n’a pas permis l’inclusion dans un programme surtout en raison d’un manque d’intérêt.

Plus de 60 séances collectives, d’environ 2h30 chacune, ont été organisées (Psychose : 34, Bipolaire : 3, Dépression 23) et 5 séances individuelles (1h30). Seuls 9 patient.e.s ont abandonné en cours surtout en raison de problèmes médicaux et d’autres ont manqué quelques séances pour raisons personnelles.

Les séances ont été majoritairement réalises par des infirmier.e.s (500h) puis des médecins et diététiciennes chacun 60 h puis des pharmacien.ne.s (37h), éducatrice(16h), neurosychologue (6h).
 

Programme psychose

  • Les Points forts de la mise en œuvre du programme sont une meilleure coordination et organisation grâce à des appels téléphoniques des secrétariats de l’Hôpital de jour des 4 chemins et des secteurs de Roubaix Centre et de Wattrelos Leers, à l'envoi de courriers d'information, systématique auprès des patients avant le début des sessions. Des courriers et de mails d'information sont envoyés aux psychiatres des quatre secteurs lillois et du PATIO sur ce programme ETP psychose. Le témoignage d’usager au sein du déroulement de celui-ci à l'Hôpital de jour 4 chemins, apporte aux patients l’expérience personnelle face à la maladie et un sentiment d’espoir favorisant le rétablissement.

La formation et l’inclusion de nouveaux professionnels dans l’animation du programme psychose permet notamment à un autre secteur (Lille centre) des Pôles Lillois de s’engager dans cette démarche.

Une séance pour le bilan final après la fin de la session à l'Hôpital de jour 4 chemins s’est déroulé en présence de tous les patients ainsi que leurs familles et les professionnels et le psychiatre référent ayant participé aux ateliers. Cela a permis de recueillir les avis, les ressentis en vue d’une évaluation conjointe du déroulement du programme et de son impact.

  • Les points faibles en ont été des difficultés d’orientation, avec moins de patients adressés (du fait de la faible incidence) ainsi qu’une perte de vue de l’ETP dans l’offre de soin dans certains secteurs, du fait d’un nombre important de projets et activités concomitants.

  • Les décisions prises pour améliorer ou maintenir la qualité du programme consistent en

    • la réalisation rapide des séances rapidement après réalisation des BEP,

    • un allégement du contenu ainsi que la création de nouvelles fiches en fonction de la demande des patients ainsi que

    • l’harmonisation des pratiques sur les sites Lillois et Roubaisiens dans le but de pérenniser et enrichir l’activité.

Sur les secteurs Roubaisiens va s’engager un renforcement de l’intersectorialité et une réflexion sur l'intégration d'un usager témoin lors une séance.

 

Programme dépression

  • Les points forts de la mise en œuvre du programme dispensé à la Clinique Jean Varlet sont le fait que cette activité est promue dans le projet de pôle. L’équipe est motivée et un nombre conséquent de professionnels sont formés à l’ETP (dont le coordinateur et le médecin référent) ce qui a contribué à un changement de paradigme du soin grâce à la réalisation des BEP. Un arbre décisionnel intégrant le rôle de chacun, le travail en interdisciplinarité et en transversalité a permis une meilleure pertinence du choix de recrutement des patients.

  • Intégration des secrétaires dans le processus (interlocuteur unique ou privilégié) a permis l’envoi de courriers de rappel d’intégration au programme avant le début des sessions puis de façons mensuelle pour chaque patient avec rappel des dates de participation.

  • Un atelier pour le bilan final, 1 à 2 semaines après la fin de la session d’ETP en présence de tous les patients, de quelques professionnels et du psychiatre ayant participé aux ateliers a permis une évaluation conjointe du déroulement du programme et de son impact.

  • Les points faibles et difficultés se focalisent autour de la méconnaissance pour les professionnels non formés …de l’impact l’ETP et aussi de l’existence des programmes.

  • Les décisions prises pour améliorer ou maintenir la qualité du programme sont une communication active de l’activité lors de réunions institutionnelles ainsi qu’une meilleure diffusion des programmes par le cadre et médecin formés de chaque unité d’hospitalisation et des CMP. Des contacts avec la clinique du Nouveau Monde vont permettre de cibler plus de patients potentiellement concernés par cette offre de soin.
     

Programme bipolaire

Les Bilans éducatifs réalisés dans les secteurs d’origine, les signatures des contrats et la réalisation des séances ont lieu à l’hôpital de jour intersectoriel à « l’Escale » durant une semaine complète où sont organisés les différents modules du programme. Chaque patient en bénéficie selon ses besoins et ses demandes (objectifs négociés).

  • Points forts de la mise en œuvre du programme : Le programme se déroule sur une semaine entière (ateliers en fonction des besoins des personnes

  • Points faibles et difficultés : Très peu de prescription des psychiatres de l’établissement. On note une complexité d’organisation liée à la temporalité, pour la planification étant donné que les intervenants travaillent dans des structures avec chacune une organisation différente.

Décisions prises pour améliorer ou maintenir la qualité du programme sont l’interpellation régulière par les IDE et coordinateur.trice.s des différents secteurs ainsi que la formation en 2020 des nouveaux agents de l’hôpital de jour Escale.

 

Conclusion

La réalisation des séances éducatives nécessite un travail en amont et en aval. Cette année, une relecture des fiches pédagogiques a été effectué avec un usager, une infirmière, une neuropsychologue avec le médecin référent de l’ETP. Une simplification des contenus a été opéré ainsi que la création de support pédagogique à remettre aux bénéficiaires à la fin des séances éducatives.

Le rôle des assistant.e.s médico administratives est primordial afin de permettre grâce aux rappels, une meilleure présence des usagers aux séances.

En parallèle dans un secteur Lillois (Lille Centre), un groupe de soignants récemment formés ont élaboré un programme qui sera déposé en 2020 autour de la thématique du ‘’handicap psychique, des aidants et des familles.’’

Afin d’enrichir les propositions en Education Thérapeutique sur l’établissement nous allons continuer à solliciter l’expertise des neuropsychologues et l’implication des Assistant.e.s. Socia.le.aux Educatif.ve.s, les éducateurs.trice.s.

Le témoignage d’usagers, membres d’associations de patients, à certains ateliers est un vrai plus.

Un colloque a été organisé en octobre 2019 réunissant plus de 150 personnes (professionnels et usagers de différentes associations et institutions) avec pour titre : « interactions usagers et professionnels la place de l’éducation thérapeutique du patient : une r’évolution » (voir le compte rendu sur le site de l’EPSM-AL)

 

Bilan réalisé par l’Unité Transversale en Education du Patient de l’EPSM-AL.