L'éducation thérapeutique du patient : un bénéfice commun - AE #18

L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est une nouvelle offre de soin qui, selon le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. En 2013, après accord de l’ARS, notre établissement a mis en œuvre un programme d’ETP concernant les psychoses chroniques. Six secteurs de psychiatrie adulte ont accepté de jouer le jeu (trois sur chaque site). Interview de Patrice Deconstanza, Cadre supérieur de santé du pôle 59g12 et coordinateur du programme en ETP.

Quels sont les bénéfices de ce programme pour les soignants et les patients ?
Le développement de l’ETP est une opportunité pour les soignants dans notre établissement, et bien sûr pour les patients, qui sont en mesure d’apprendre à gérer leur maladie c’est-à-dire surveiller quotidiennement leur état, faire face aux crises. Savoir vivre avec la maladie c’est établir un nouveau rapport à soi, aux autres et à l’environnement. Les bénéfices sont donc communs.

Pourquoi le programme commence-t-il par des temps de formation des soignants ?
Parce que pour accompagner les patients dans un processus d’auto-soins, le soignant doit élaborer un diagnostic éducatif, travailler collectivement la coordination avec les autres professionnels autour du patient, mettre en place des évaluations des compétences acquises… C’est aussi une autre démarche de prise en charge. Nous avons ainsi organisé depuis trois ans une formation qui s’articule autour de temps de travaux en ateliers et de temps de plénière. Cette formation vise à favoriser l’appropriation des théories, concepts et méthodologie propres à l’ETP tout en tenant compte des réalités du terrain.

Côté patient, quel bilan ?  
45 bilans éducatifs sur les 6 secteurs de psychiatrie adultes sont réalisés. Sur les pôles roubaisiens 34 entretiens ont été menés en CMP et 9 sur le site de Bonnafé. Une majorité d’entre eux ont été réalisés par des infirmiers (30), des médecins (5) et aussi des 12 groupes ont eu lieu par les infirmiers et une pharmacienne. Sur les pôles lillois on relève 13 entretiens par les infirmiers en CMP et 16 groupes sur le site de Saint-André.

Un premier bilan au bout d’un an de pratique ?
Cette année 2014 a été riche en activités et les points positifs sont nombreux. Depuis un an s’est établi une collaboration pluridisciplinaire entre médecins, infirmières, pharmacienne et diététicienne du même site mais aussi entre les équipes Lilloises et Roubaisiennes les co-animations de séances peuvent se dérouler en inter-secteur par exemple entre le 59g11 et 59g24 ; le 59g12 et 59g15. Des fiches pédagogiques sur le thème de l’alimentation ont par exemple été construites par un binôme assistant généraliste-diététicienne.

Des réajustements sont-ils nécessaires ?
Les coordonnateurs ont noté des difficultés de recrutement de groupes homogènes de patients ayant exprimé les mêmes besoins par exemple en raison du refus de certains patients de participer au groupe inter sectoriel ou de la difficulté à comprendre de certains patients par exemple en raison de la recrudescence du déni partiel de la maladie. Le second programme prévu initialement et destiné aux patients bipolaires n’a pu se développer en 2014.
 

 

p12-alter-ego-18-avril-mai-juin-2015-visuel-etp-formation-pour-les-soignants.jpg

 

/sites/default/files/styles/en_tete/public/2018-09/bandeau_AE18_aux-bons-soins-du-jardin_epsmal.jpg?itok=U8aZWrX7