Édito - AE #18

Par le Professeur Dominique Pringuey, Professeur de Psychiatrie, Ancien Chef de Service de la clinique universitaire de Psychiatrie Hôpital Pasteur au CHU de Nice, Faculté de Médecine de Nice

C’est un honneur d’ouvrir ce magazine consacré « aux bons soins du jardin », privilège qui tient sans doute au renouveau que cette dynamique d’accompagnement et qui de fait a animé un projet très réussi dans notre Service de Psychiatrie à Nice. Voulant proposer un lieu de réhabilitation de la santé mentale, de rencontre, de culture et de recherche, nous avons saisi l’opportunité institutionnelle de création d’un projet innovant et avons installé « le Jardin de l’Armillaire » au Cloître de l’Abbaye de Saint Pons qui abrite le Service, ceci dans des conditions optimales de réalisation grâce à la compétence d’un médecin-paysagiste (voir le site unik tv : un jardin extraordinaire).

Le concept de jardin de soins repose aujourd’hui sur des bases scientifiques établies par l’Ecologie humaine : une co-relation originaire Homme/Plante responsable d’un processus de coopération vitale auquel se réfèrent les théories de la Savane, de la Biophilie, de la Phyto-résonance*. On met en évidence une stratégie de restauration vitale à tous les niveaux d'organisation de l'être humain, ce qui se traduit notamment par la réduction du niveau de stress. Mais c'est le mouvement créatif de vitalité que nous cherchons à mobiliser dans cette approche thérapeutique dont on voit aussitôt l'intérêt, puisque de par sa nature originaire et son ancrage biologique, il concerne aussi bien le soigné que le soignant…

Un préalable essentiel à l’installation du jardin est la mise en place d’une dynamique de conception participative avec les équipes soignantes comportant une projection pérenne des activités. Nous avons de plus développé un protocole d’évaluation permettant d’objectiver de façon « standardisée » les bienfaits thérapeutiques du jardin, sur plusieurs cibles telles la séméiologie négative et l’autonomie, les appréciations d’intérêt du patient et la mobilisation émotionnelle liée aux ateliers.

Les « labeurs » qui sont relatées dans ce dossier, par la parole des personnes qui les accomplissent dans votre établissement et ailleurs, témoignent des multiples possibilités de médiations et d’activités qu’offre le jardin de soins, opportunité thérapeutique puisant dans les ressources oubliées de l’environnement.


Professeur Dominique PRINGUEY,
Professeur de Psychiatrie, ancien Chef de Service au CHU de Nice, Faculté de Médecine de Nice.

*Ces données sont présentées dans un article de L’Encéphale à paraître à l’automne.

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