Déclarer les violences - AE #19

Le 19 juin dernier, à l’initiative des membres de la Cellule violence, notre établissement a reçu la visite d’Arnaud Poupard, commissaire chargé de mission pour l’Observatoire National des Violences en milieu de Santé (ONVS). Ce dernier est venu présenter le rôle de l’ONVS sur les sites roubaisien et andrésien.

« Cet observatoire a été mis en place suite au drame de Pau en 2005, dans l’objectif de recueillir, sur la base du volontariat, les signalements de faits de violence commis au sein des établissements de santé. Afin de prévenir ces actes de violence, l’observatoire élabore et diffuse des outils et des bonnes pratiques, et encourage la coordination des acteurs de terrain. » a expliqué Arnaud Poupard. « Il est important de rappeler que l’ONVS est piloté par la direction générale de l’offre de soins (DGOS), et non par le ministère de l’intérieur. Les établissements de santé ont sollicité régulièrement l’appui technique de l’ONVS, soit à la suite de la survenance d’événements violents, soit dans le cadre d’un projet de restructuration : depuis la création de l’observatoire, plus d’une cinquantaine de visites techniques ont été ainsi effectuées sur tout le territoire national. Au-delà des recommandations et préconisations dispensées, elles permettent également de rencontrer et de sensibiliser les acteurs de terrain. »

La discussion avec les membres de la cellule violence a offert un éclairage très concret, allant de préconisations pour le réaménagement d’un bureau, d’un hall d’accueil, exemples précis à l’appui, à la participation aux conseils locaux de prévention de délinquance ou au rappel qu’un professionnel victime doit déposer plainte en donnant son lieu de travail comme domicile et non son adresse personnelle : « Mon rôle principal est d’assister les établissements dans le développement de leur politique de prévention des atteintes aux personnes et aux biens. Je recueille et diffuse de nombreuses bonnes pratiques. » a expliqué Arnaud Poupard.

Le commissaire de police a beaucoup insisté sur le conventionnement tripartite police/justice et établissement et le recours à des services spécialisés de la police pour aider les établissements à finaliser le diagnostic sécurité : « derrière les mêmes vocabulaires vous ne mettez pas les mêmes conceptions que les policiers, d’où l’importance d’une « courroie de transmission » au commissariat et en gendarmerie, c’est-à-dire d’un correspondant santé et d’un référent sûreté qui vont pouvoir, gratuitement, auditer l’ensemble de vos structures en fonction des problèmes que l’établissement aura identifié. »

En conclusion la Cellule violence a accueilli favorablement l’idée de faire venir des experts pour déterminer des priorités. Elle s’est proposée pour faire les déclarations (à partir des accidents de service et des FEI) sur l’intranet de l’ONVS dédié, ce qui, comme l’a rappelé Oma Bihya, représentant du CHSCT,
« permettra aussi d’inciter les agents à déclarer d’avantage notamment les violences verbales, qui sont encore trop considérées comme une fatalité ». En 2013, l’établissement avait recensé 39 déclarations « injures-insultes » et 55 en 2014.

En savoir + :
arnaud.poupard@sante.gouv.fr
T : 01 40 56 53 84
www.sante.gouv.fr/observatoire-national-des-violences-en-milieu-de-sante-onvs.html
monhopitalnumerique.fr
ssi@sg.social.gouv.fr

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