Le Conseil Lillois de Santé Mentale : Pour une santé mentale citoyenne - AE #05

Interview de Marie Christine Thibaut, représentante régionale de la FNAPSY
 

Pourquoi participer au « conseil lillois de santé mentale » ?

M-C T. : Je participe au conseil lillois de santé mentale en tant que représentante de la FNAPSY et usagère des services de santé mentale. Il est à mon sens très important de travailler en commun, de mettre en place un maillage afin que nous soyons des partenaires très réactifs sur certaines problématiques et situations de crise. Par exemple, les hospitalisations sans consentement sont très dures à gérer pour les soignants, les services sociaux et l’usager lui-même. Avec plus de recul sur une situation, un maillage plus fin entre les différents acteurs de la santé mentale, cela favorisera une meilleure concertation pour que l’usager soit mieux pris en charge, et pour que les situations extrêmes soient évitées.

Dans ce conseil, j’apprécie d’être en réseau, en partenariat et que tous les partenaires soient inclus : élus, soignants, familles, usagers, et les usagers aussi face à la maladie pas seulement mentale (avec le Ciss par exemple). Des problèmes de santé récurrents (sida, problèmes cardiaques, cancers…) fragilisent les patients qui se retrouvent isolés et glissent dans la dépression.

La mairie de Lille a beaucoup d’autres actions dans le domaine de la santé en général et j’apprécie qu’elle mette en place une expérience pour la santé mentale : créer une psychiatrie citoyenne, toujours respecter l’être humain, le citoyen qu’il est, lui proposer un système de soins de qualité... c’est capital.
 

Qu’attendez-vous de ce conseil en tant qu’usagère ?

M-C T. : Lorsque nous, usagers, posons des questions, même lorsque nous sommes « mal », je me plais à dire qu’il ne suffit pas de nous écouter, il faut aussi nous entendre. Il ne suffit pas de nous donner de l’empathie : il faut donner des réponses cohérentes. Autrement dit, si je déménage, j'aimerais qu'en changeant de Centre Médico-Psychologique je ne sois pas confrontée à des règles complètement différentes... Ce travail en réseau permettra de faire remonter les priorités des usagers, sans être dans la revendication d’ailleurs, mais pour contribuer à l’état des lieux, avec ce magnifique chapeau au-dessus : la citoyenneté.

Les comités ont aussi un rôle dans la prévention, notamment auprès des adolescents, et je me réjouis que la pédopsychiatrie fasse partie de ce conseil. J’ai quatre enfants, et lorsque qu’une personne est malade au sein d’une famille, cela peut influer sur la santé des autres. Il y a beaucoup de suicides chez les adolescents, et j’espère que plus de liant entre la pédopsychiatrie et la psychiatrie adulte permettra une belle continuité des soins et favorisera aussi la prévention chez les jeunes. Le conseil c’est une façon de ne jamais contribuer à tout ce qui pourrait rompre les soins.

« Un conseil avec un magnifique chapeau, la citoyenneté… » M-C T.

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