Rencontre avec le Docteur Julian Bétremieux, Vice-Président de la CME depuis Juin 2025
Bonjour Docteur Bétremieux, vous avez été élu vice-président de la Commission Médicale d’établissement le 17 juin 2025. Pourriez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Je suis pédopsychiatre de formation et je suis arrivé à l’EPSM de l’agglomération lillois en novembre 2022 en tant que praticien hospitalier, après 5 semestres d’internat au sein de l’établissement, durant lesquels j’ai alterné entre le 59i07 et le 59G12.
Etiez-vous déjà impliqué au niveau institutionnel avant cette vice-présidence ?
L’objectif a toujours été d’améliorer les conditions de travail, pour garantir des soins de la meilleure qualité possible. J’avais donc déjà pu observer les rouages des institutions hospitalières. La vice-présidence de la CME s’inscrit dans la continuité, avec toujours le même objectif.
Comment se sont passés vos premiers mois ?
Nous avions beaucoup de travail à reprendre et sommes très vite rentrés dans le vif du sujet. Avec le Docteur Fournier, nous avons été très bien accompagnés par la Direction et très bien intégrés dans le fonctionnement des différentes institutions, commissions, comités auxquels nous participons, au-delà de la CME. Je remercie également tous les membres élus de la CME, les professionnels en poste précédemment et les acteurs des instances pour leur accueil.
Quels ont été vos premiers constats ?
Dès mon arrivée, j’ai été marqué par la réactivité avec laquelle certaines décisions ont été mises en œuvre, comme ce fut le cas pour la forfaitisation des astreintes. J’ai été impressionné par cette capacité collective à organiser, coordonner et agir efficacement dans un délai très court. À l’inverse, j’ai aussi constaté que d’autres sujets, plus lourds, avancent nécessairement sur un temps bien plus long, parfois au-delà d’un mandat de CME.
Y a-t-il un enjeu particulier qui vous tienne à cœur ?
Il s’agit évidemment de la situation actuelle de la pédopsychiatrie, en particulier sur le secteur roubaisien 59i07. Le manque cruel de pédopsychiatres en France, et la difficulté d’attirer les jeunes médecins sur l’une des villes les plus pauvres de France, ne facilitent pas les démarches d’attractivité.
Lorsque l’on débute, il peut en effet être intimidant de se retrouver isolé sur un poste. En tant qu’interne, on est assez protégé d’une partie des responsabilités institutionnelles, on ne mesure pas toujours l’ampleur du travail d’un praticien confirmé. Pour l’avoir moi-même expérimenté, je comprends que cela puisse susciter des appréhensions. L’intérêt du travail en hôpital ou en CMP, à la différence du libéral, repose en grand partie sur la dynamique d’équipe : pouvoir échanger, partager des décisions cliniques, ne pas se retrouver seul face à certaines situations.
Cependant je tiens à souligner que je suis impressionné de la qualité des soins que les équipes parviennent à maintenir, malgré les difficultés. Je le répète souvent aux professionnels du CMP adolescents : si je suis là, c’est pour travailler avec eux, et c’est cet esprit d’équipe qui nous fait tenir. Chacun s’investit pleinement pour assurer sa part, sans jamais perdre de vue l’humain derrière chaque situation. Nous savons que si notre travail n’est pas fait, ce sont des patients — des adolescents, des familles — qui en pâtiraient.
Cela demande aussi évidemment de prendre soin de nous-mêmes, individuellement et collectivement, pour tenir sur la durée. Les liens de travail, le soutien mutuel et la solidarité sont alors essentiels. Compte tenu du contexte actuel, je pense sincèrement que nous fonctionnons au niveau le plus optimal possible.
Quelques mots pour conclure ?
Je vais répéter ce que j’ai expliqué lorsque je me suis présenté pour la CME : à chaque projet ou idée qui sera présentée, je me poserai deux questions. Est-ce que le projet a un intérêt pour les usagers ? Est-ce que le projet est envisageable avec les équipes actuelles et est-ce qu’il permet le maintien le plus optimal du bien être au travail pour les équipes.