Jean Oureib, président de la CME de l’EPSM AL

Le 22 juin dernier, le docteur Jean Oureib a été élu président de la CME de l’EPSM de l’agglomération lilloise, succédant ainsi au docteur Christian Müller dont il était le vice-président depuis 2015.
Psychiatre sur les secteurs Wattrelos-Leers (59G15) depuis le 1er septembre 2006, le docteur Oureib est également le médecin responsable du Département de l’Information Médicale de l’établissement.

 

Bonjour Docteur Oureib,
Pouvez-vous tout d’abord nous parler de vous et de votre parcours ?

Je suis originaire de Brest où j’ai fait mes études, avant d’arriver dans le Nord en 1989.
J’ai fait mon internat à Lommelet que j’ai quitté pour être assistant en psychiatrie à Armentières de 1992 à 1994. J’ai ensuite passé une partie de ma carrière à Bailleul, de 1994 à 2006, avant de revenir à l’EPSM de l’agglomération lilloise en 2006.
J’ai également été administrateur à la Société de l’Information Psychiatrique ; et milité au Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux qui a promu le secteur. Je suis un psychiatre défenseur de la sectorisation.
Par ailleurs, avant d’être président de la CME, j’en étais le vice-président depuis 2015, soit à partir du second mandat du président Christian Müller.
J’ai énormément appris avec Christian Muller dont les qualités d’échange ont permis de clarifier beaucoup de dossiers pendant cette période de construction qui a vu la constitution du Groupement Hospitalier de Territoire, la rédaction du projet médical, et enfin la constitution du Projet Territorial de Santé Mentale.

C’est quoi justement le quotidien d’un président de CME ?

C’est beaucoup d’échange entre le président et le vice-président. C’est assurer la cohésion médicale, préparer les sessions de la CME qui sont très importantes. C’est également coordonner les différents aspects politiques de la communauté médicale en lien avec les services médicaux, la Direction Générale, les partenaires extérieurs comme les autres établissements, l’Université, l’ARS.

Quels sont vos gros chantiers à venir ?

Pendant le dernier mandat du Dr Müller, le projet médical et le Projet Territorial de Santé Mentale ont été rédigés : maintenant il faut les mettre en place !
Le Groupement Hospitalier de Territoire dont les prérogatives sont désormais renforcées va être l’outil qui va permettre cette mise en œuvre.
Le GHT dans son développement territorial et dans sa mission sanitaire a un rôle prééminent à jouer dans le PTSM qui a aussi un développement territorial.
Comprenons que nous faisons partie de plusieurs territoires, aux périmètres et attributions différentes.
Le secteur est un territoire, c’est la base de notre psychiatrie publique. Mais ce n’est pas le seul ! Il appartient lui-même à d’autres territoires qui ont ou non une existence sanitaire.
Une ville n’a pas de traduction sanitaire, le PTSM a un territoire sanitaire qui est l’arrondissement de Lille. Ce PTSM va nous permettre d’aller au-delà de ce que le secteur peut faire. Par exemple un secteur peut régler le problème des consultations programmées ou non programmées. Il est moins à l’aise avec les urgences. Les gens ne vont pas au CMP pour une urgence ; ils vont à l’hôpital général, non sectorisé. Le problème des urgences dépasse le secteur.

L’organisation des urgences à Lille à l’instar de toutes les grandes métropoles est compliquée. Plusieurs intervenants (le CHU, St Vincent, St Philibert, le SAMU avec la réforme du Service d’Accès aux Soins) sont présents dans beaucoup de lieux d’accueil d’urgences. Plusieurs établissements gèrent ces lieux : le GHICL, l’EPSM, le CHU ; il faut trouver la juste répartition et la meilleure organisation possible. Pour ce faire, le territoire du PTSM est un bon niveau de réflexion et le GHT dans ce PTSM a beaucoup à apporter.
Compliquée aussi l’organisation des soins aux adolescents, aux personnes âgées… des sujets parfois difficiles à appréhender au niveau sectoriel mais qui peuvent être regardés sur ce territoire du PTSM. 
Notre but en revanche est simple : offrir des soins de meilleure qualité dans les meilleurs délais au plus de patients possibles sur nos territoires. Tout ce qui ne sert pas cela n’a pas vocation à être.
Le défi est de mettre en place ces différents projets dans un cadre contraint, à savoir le problème d’attractivité médicale.

Quels sont selon vous les leviers d’action à envisager face à ce problème d’attractivité médicale ?

Voir les médecins partir parce qu’ils souffrent est difficile pour un président de CME.
J’aurai à cœur d’aider les médecins à travailler plus et mieux auprès des patients, sans leur alourdir la tâche avec trop de bureaucratie qui ne rend pas service aux patients.
Peut-être également chercher des alternatives à la prise en charge médicale : se tourner vers la médecine de ville, avoir davantage recours aux psychologues, aux infirmiers qui voient déjà les patients en 1ère intention voire sur plusieurs consultations, les infirmiers de pratique avancée.
Cette contrainte est également un challenge ! Il faut également rendre le métier plus intéressant, notamment avec le développement professionnel continu. Les médecins sont des employés de haute spécialité qui doivent être à la pointe des techniques, et il faut plus leur donner la possibilité de se former.  
L’aspect de communauté, pouvoir compter l’un sur l’autre, est également extrêmement important et l’une des tâches de la CME est de donner encore plus de sens à cette communauté médicale. Nous voulons redonner confiance et travailler ensemble, d’autant que le projet médical à mettre en place est tout à fait passionnant !

Et c’est donc le docteur Véronique Vosgien qui vous accompagnera en tant que vice-présidente.

J’en suis ravi ! Véronique Vosgien est une collègue depuis plusieurs années. J’ai déjà eu grand plaisir à travailler avec elle et j’essaie de calquer avec elle ce que je faisais avec Christian Müller. Cela devrait bien fonctionner ; c’est quelqu’un qui a une pensée complémentaire de la mienne.

 

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